samedi 24 novembre 2012

Bunker Palace Hotel

Hotel Praha. Sa silhouette épouse la crête d'une colline, au-dessus de la ville. Il se dit que pas un habitant sur dix ne sait comment y accéder. Je me suis perdue cent fois avant d'en trouver l'entrée... 

Il faut dire que lorsqu'il a été édifié en 1981, pour les apparatchiks du parti, il était interdit d'accès au citoyen lambda. Ce passé et son allure de bunker, m'ont fait d'ailleurs demander à un policier, si en dépit de la présence (manifeste) d'une conférence internationale, l'hôtel était bien ouvert au public? « Evidemment », me répond celui-ci. Les temps changent.

En pénétrant dans ses salons d’apparat, flanqués pour l'occasion de drapeaux de pays pas vraiment connus pour leurs vertus démocratiques, j'ai pourtant l''impression de descendre les marches du « Bunker Palace Hotel » d'Enki Bilal (sorti en 1989). Ce refuge pour une caste politique aux abois, qui perçoit ça et là les signes avant-coureurs de sa perte... 

Mais ici, entre les doubles cloisons de bois, les lustres de verre kitschissimes, les volées de marches de marbre et les longs couloirs de moquette verte, rien, absolument rien, ne semble avoir bougé. Surtout pas le visage impavide du serveur, clone certifié du policier méticuleux de « La Vie des Autres ». 

La faute sans doute à cette faune un rien inquiétante qui se presse autour des lourds canapés de cuir en d'impénétrables conciliabules... La faute peut-être aussi à l'intemporalité des courbes de cet édifice, égrénant 300 chambres et autant de terrasses (en trois strates ondulantes de béton) décor solennel de conférences, lieu de réception pour les délégations, si officiel et si authentiquement vintage.










Lampe Spoutnik Slavia Vintage








Crédit photos // SLAVIA VINTAGE


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire