mercredi 31 octobre 2012

La Gran Via ou Madrid en lettres capitales



La Gran Via, qui a fêté en 2010 ses 100 ans, est une avenue assez exceptionnelle... je ne connais pas de rue sur le vieux continent qui évoque autant d'images si indéniablement new-yorkaises.

Souvent considérée une capitale «provinciale», Madrid accède le long de ces tout juste 1,3 km, à toute l'essence de la Grosse pomme : son énergie et sa grandiloquence. Depuis les années 20, s'enchaînent dans cette avenue grands théâtres, music halls, cinémas monumentaux et bars à cocktail, sous le scintillement des enseignes lumineuses : un air de Broadway qui m'a toujours fascinée. Nourrie de comédies musicales et de cinéma noir, je me prenais à imaginer Ava Gardner à la sortie du mythique club El Chicote, où elle avait ses quartiers…







L'identité new-yorkaise de la Gran Via ne repose pas uniquement sur les paillettes et les lumières. On la retrouve dans l'activité constante d'une rue où se pressent encore les cireurs de chaussures et où s'activent derrière des bars streamlined, des serveurs en uniforme proposant milkshakes et Americanos. Et c’est encore plus vrai depuis que Madrid est devenue, le temps d’un boom économique éphémère, un carrefour de toutes les Amériques.
Quelques enseignes pendues ici et là, nous rappellent la présence, dans les années 60, d'écoles de couture et de secrétariat (fermées depuis) où se pressaient des jeunes femmes avides d'émancipation : un air de "Mad Men" sous l'ombre d'une dictature franquiste qui dût entraver les rêves de nombreuses Peggy ibériques...






Par contre, nichés dans les hauteurs, quelques détectives privés proposent encore leurs services : des Bogarts guettant des époux infidèles, ou plus sûrement par ces temps de grande dépression, les aigrefins et les mauvais payeurs que traque également le fameux Encaisseur au frac dans les hôtels  des rues traversantes.

Pas étonnant qu'avant d'arriver à Paris, l'exposition consacrée à Hopper ait eu des beaux jouer à Madrid, car à observer les lumières de la ville se refléter sur la façade de la cafétéria Nebraska, on jurerait que


Quelques ADRESSES sur la Gran Via :

Bar el Museo Chicote
Bar Cock, un autre bar à cocktails mythique, ouvert - et intact- depuis la fin des années 20. Des allures de manoir "néo-tudor-style provincial français", so LA!
El Circulo de Bellas Artes, Grand Café et lieu d'exposition, vue géniale depuis les azoteas.







Crédit photos // Slavia vintage

dimanche 21 octobre 2012

Cafeteria sauce 60s





C'est à la base, ce que l'on appelle en Espagne "una cafeteria de toda la vida" aux décors immuables depuis les années 60 où une clientèle de quartier vient chaque soir prendre sa merienda, jouer aux dominos et lire les journaux. La Cafeteria HD, située dans le quartier d'Arguelles, sait mixer harmonieusement cette clientèle avec une plus récente, composée de hipsters appréciant son décor vintage, ses milk-shakes et ses club sandwichs. 

Si je ne manque jamais d'y passer toute une après-midi quand je suis chez moi, c'est aussi par l'attachement au quartier : HD jouxte l'immeuble où mon père a grandi, où toute poussiéreuse je jouais des heures sur la terrasse, au-dessous du toit où ma grand-mère, dans les années 30, s'adonnait au tennis, son passe-temps favori... Une pensée pour la belle Pilar.
                                                                                                                                                                     Voici l'adresse C/Guzman el Bueno n°67 28015 Madrid












Crédit photos // SLAVIA VINTAGE

lundi 15 octobre 2012

Sur la route

L'été indien, mon roman de Kerouac aux pages écornées, et l'envie de me replonger dans les grands espaces canadiens, de retrouver le sentiment de pérégriner sans objectif, en dormant au hasard des motels aux intérieurs éclectiques...












...mais aussi le besoin de raconter quel a été le sort de Ben's, ce deli découvert par hasard à Montréal (au croisement entre Meltcafe et Maisonneuve) et déjà fermé lors de mon dernier séjour, car en attente de démolition... Des décennies durant, Ben's fut le rival des Schwartz et consorts, drainant une clientèle de quartier à laquelle se mêlait jusqu'aux années 1990 quelques artistes,dont Léonard Cohen, hommes politiques et sportifs, qui venaient s'y encanailler devant des sandwichs à la sauce Yiddish.

De nombreux citoyens et l'association Heritage Montréal prirent la défense de cette institution: ils voulaient préserver ce lieu dont l'intérieur années 50 était un exemple des diners d'après-guerre. Malheureusement, leurs efforts auprès de la Mairie de Montréal et du Gouvernement du Québec sont restés vains, et le café fut finalement rasé.

C'est d'autant plus émouvant de revoir les photos que j'avais prises de son intérieur maintenu intact jusqu'à sa démolition : revoir ces chromes luisants, ce long comptoir vert eau et le mur de célébrités en noir et blanc...

ADRESSE: B&B Casa Bianca. Maison d'hôtes entre le Parc du Mont Royal et la Rue St. Denis. Préférez la chambre St Laurent et sa salle-de-bain hommage aux séries Z!







                                                                          Crédit photos // SLAVIA VINTAGE
                                                    

mardi 9 octobre 2012

Géométrie dans l'espace : Vitra

Le drei Ecke est un nom prédestiné pour cette région aux confins de l'Allemagne, de la Suisse et de la France, qui concentre sur un petit périmètre, fondations et musées de référence pour tous les amateurs d'art moderne et de design.

A Weil-am-Rhein, la Fondation Vitra mérite vraiment le voyage, même pour celles et ceux que le bon goût mainstream et quasi-métronomique de la marque suisse agace un peu… 

Parce qu'on prend conscience de tous les paris pris par Vitra et de son engagement fort auprès de créateurs qui ont marqué l'histoire du design tels que les Eames, Isamu Noguchi ou Jean Prouvé.

Parce que leur intérêt pour le design se prolonge dans leurs collaborations avec Frank Gehry, Tadao Ando, Jacque Herzog et Pierre de Meuron et dans l'architecture du Campus: succession de pavillons en «mouvement» parsemés de vergers, sorte d'hommage visuel aux « trois angles ».

Et parce que la Vitra Haus, montre à quel point la Collection Home est loin d'être homogène. À travers des mises en scène loin des codes minimalistes auxquels on associe leurs modèles phare : comme l'exubérant décor tropical de fauteuils verts acidulés  avec son explosion de plantes tropicales, de cobras miniature et de motifs exotiques: Baroque!








Côté Suisse, à quelques kilomètres à peine, la fondation Beyeler conçue par Gio Ponti à flanc de colline (toujours cette nature imbriquée), abrite une belle collection du XXème siècle et un café proposant des copieuses parts de gâteau à la pomme...

Côté français, Mulhouse, ancienne « Manchester française » reste toujours marquée par les effets de la dé-sindustrialisation mais elle vaut précisément le détour pour ses grands projets de lofts post-industriels et le quartier de Rebberg où fleurirent, au cours du XX ème siècle, nombreuses villas de maître (appartenant aux grands patrons du textile) couvrant les principaux mouvements architecturaux: depuis l'art nouveau au fonctionnalisme... assez unique, en fait











       Crédit photos // SLAVIA VINTAGE

lundi 1 octobre 2012

Le monde selon Bata

CE CONTENU EST DESORMAIS RESERVE POUR UNE PROCHAINE PUBLICATION

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