Nous sommes en plein revival Art Déco! Des architectes d'intérieur telles que Laura Gonzalez et Dorothée Meilichzon ont intégré
ce mouvement en piochant et remixant des imprimés géométriques, de l'ébène, des miroirs biseautés... dans leurs récents hôtels, restaurants et bars à cocktail parisiens.
Le présent regain d'intérêt pour ce style, qui connut son apogée de 1920 à 1930, coïncide avec le coeur de "notre" crise économique et financière. Avec les dérives de
la Bourse, l'effondrement de quelques fortunes trop rapides et la montée de tensions politiques en Europe, il était
naturel de voir ressurgir la curiosité pour cette période, si contrastée, que fut l'Entre-deux-guerres. Cinéastes, écrivains, créateurs d'aujourd'hui y cherchent des réponses et des inspirations.
La Belle époque (Paris)
25, rue Pierre-Ier-de-Serbie (XVIe)
Dans les films de l'époque et les romans de la Génération Perdue : chez Hemingway, John dos Passos et surtout, Scott Fitzgerald... Depuis la sortie du film de Woody
Allen « Midnight in Paris » qui recréait le Montmartre
des Années Folles, l'intérêt pour Fitzgerald et son univers ne cesse de grandir : avec des ré-éditions de ses oeuvres, le récent succès de la pièce de théâtre "Gatz" à Londres et le lancement, si attendu, au prochain Festival de Cannes, de la nouvelle version
de "Gatsby le Magnifique" par Baz Luhrmann.
Et les années 20/30 inspirent le cinéma : Michel Hazanavicius avec « The Artist » et son évocation du passage aux "talkies", en 1927, James Gray dont le prochain film "Low Life" se déroule dans le New York de la Prohibition, Pablo Berger dont le film "Blancanieves" est diffusé en ce moment dans les salles et qui transpose (avec panache) l'intrigue de Grimm dans l'Espagne des années 20 : fable, folklore et clins d'oeil au surréalisme et aux avant-gardes de cette période : magnifique! Sans compter le succés de la série « Broadwalk Empire» illustrant les excés de l'époque et l'évolution des mentalités...
Regine club (Paris)
Cocktail bar Schmuck (Paris)
Après
la vague fifties, décorateurs et architectes se tournent donc vers le style Art Déco: ce qui n'est pas pour me déplaire, nourrie au Hercule Poirot de David Suchet et ayant ramené de mes années passées en Europe Centrale, une belle collection de lampes de chrome et de Bakélite!!!
Regine club (Paris)
Ce que j'aime dans les interprétations qu'en font Laura Gonzalez ou Dorothée Meilichzon, c'est un usage par touches de l'Art Déco (un pied de table en bois exotique d'inspiration africaine, des appliques en bronze, une tablette en marbre, un canapé graphique noir et blanc...), et le fait qu'on respire une ambiance sans la reconstituer fidèlement. On décale avec du design contemporain et/ou du vintage d'autres époques : les 70's chez "Regine", les 60's au "Schmuck", les 50's à "La Compagnie des vins surnaturels" pour en faire une interprétation personnelle.
Hotel Paradis (Paris)
On puise dans les collections de papier peints de Cole & Son et Farrow ball qui ont su reprendre et rafraîchir les motifs stylisés de cette période : rayures, géométries, imprimés léopard...
Un mélange de genres que l'on peut recréer facilement chez soi! Soudain la table de chevet familiale d'inspiration Art Déco, un peu massive et sombre, retrouve de l'allure posée devant un mur bleu canard et un tapis aux imprimés graphiques noir et blanc. Et votre bel objet Art déco : miroir, statuette ou encrier (précieux car rare et souvent onéreux) retrouve un nouveau souffle mixé à des couvres-lits et des tissus géométriques et/ou exotiques : à piocher chez Zara home, Habitat, Ikea pour décaler et raconter ses propres années 20...
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