mercredi 31 juillet 2013

Kosice 2013

Il y a bien sûr Marseille 2013 mais au carrefour de l'Est et de l'Ouest, en Slovaquie, se trouve Kosice l'autre capitale européenne de la culture...

Avec l'élan et la visibilité offertes par ce label, Kosice cherche cette année à se transformer, à valoriser son passé architectural austro-hongrois et son patrimoine industriel communiste tout en mettant en avant les designers et créateurs d'aujourd'hui. 

Certes, il n'est pas simple de rendre une ville devenue industrielle à son lustre d'antan, dans une région déprimée économiquement et dotée de peu d'infrastructures pour la relier au reste de l'Europe... mais il ne faut pas oublier les raisons pour lesquelles cette ville a été choisie. 

Avec ses airs de cité-comptoir attendant de pied ferme les Tartares, Kosice est un melting-pot de cultures slovaque, hongroise (le grand écrivain hongrois Sandor Marai en est natif), ukrainienne, polonaise et tzigane. J'ai du reste toujours le souvenir d'un  mariage à Kosice au son des violons virevoltants et copieusement arrosé de "Slivovica".

Et puis surtout, aux confins de l'ancienne Ruthénie, elle se situe à deux pas de ce qui fut la Galice, foyer culturel marqué par certains des plus grands écrivains de la Mittel Europa : Bruno Schultz et Joseph Roth, un de mes écrivains préférés qui eut le bon goût de mourir dans un Hotel Savoy.

En savourant, entre deux expos, des gâteaux à la crème dans une pâtisserie de la grande place de Kosice, songez à la Marche de Radetzky et au déclin de l'Empire!





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Crédit photos // SLAVIA VINTAGE

lundi 29 juillet 2013

Bonjour tristesse



La pinède, une villa en Méditerranée, un soleil éblouissant et la confusion des sentiments de "Bonjour tristesse" entre nonchalance, oisiveté, jeux troubles et remords. Cécile et l'été de ses 17 ans : extraits.

"Les premiers jours furent éblouissants. Nous passions des heures sur la plage, écrasés de chaleur, prenant peu à peu une couleur saine et dorée (...). 


Dès l'aube, j'étais dans l'eau, une eau fraîche et transparente où je m'enfouissais, où je m'épuisais en des mouvements désordonnés pour me laver de toutes les ombres, de tous les poussières de Paris. 

Je m'allongeais dans le sable, en prenais une poignée dans ma main, le laissais s'enfuir de mes doigts en un jet jaunâtre et doux, je me disais qu'il s'enfuyait comme le temps, que c'était une idée facile et qu'il était agréable d'avoir des idées faciles. C'était l'été." 

Bonjour tristesse, Françoise Sagan
Couverture édition : Penguin















"Deux jours passèrent: je tournais en rond, je m'épuisais (...) Je mettais même une certaine complaisance à me poser des questions insolubles, à me rappeler les jours apposés, à craindre ceux qui suivraient. 

Il faisait très chaud : ma chambre était dans la pénombre, les volets clos mais cela ne suffisait pas à écarter une pesanteur, une moiteur de l'air insupportables. Je restais sur mon lit, la tête renversée, les yeux au plafond, bougeant à peine pour retrouver un morceau de drap frais. 


Je ne dormais pas mais je me mettais sur le pick up au pied de mon lit des disques lents, sans mélodie, juste cadencés. Je fumais beaucoup, je me trouvais décadente et cela me plaisait. Mais ce jeu ne suffisait pas à m'abuser: j'étais triste, désorientée."



Bonjour tristesse, Françoise Sagan
Couverture édition : Harper Perennial/Modern Classics


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Crédit photos // SLAVIA VINTAGE

Image du film Bonjour Tristesse 
(adaptation réalisée par Otto Preminger 
1958 : Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg)




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lundi 22 juillet 2013

Slavia Vintage : meubles et objets du XXème siècle

La boutique on line SLAVIA VINTAGE prend son envol aujourd'hui! Retrouvez des meubles et objets vintage provenant en grande partie de ce "continent" englouti qu'est l'Europe Centrale : des pièces héritées du Bauhaus, des Tapiovaara made in Slovenia, des lustres improbables provenant de motels 60's reculés... Du vintage chiné aux inspirations modernistes, folk, Art and crafts ou gypsy!







Crédit photos // SLAVIA VINTAGE

dimanche 14 juillet 2013

India Mahdavi : l'Hôtel du Cloître, Arles


J'avais très envie de découvrir le dernier travail d'India Mahdavi en Arles. Le festival Les Suds et les concerts, vendredi dernier, de Miguel Poveda et d'Alela Diane, m'ont offert l'occasion idéale, pour me poser dans l'Hôtel du Cloître.

Fan inconditionnelle de son travail, j'ai aimé retrouver sur place ses incontournables : table Bishop en marbre, imprimés géométriques, abats-jours inclinés, couleurs vives... éléments déco, apportant du style et s'intégrant parfaitement au caractère de cette ancienne maison de famille arlésienne, à deux pas du théâtre antique. 

On y respire surtout la douceur de vivre : les déclinaisons de bleu des murs (couleur fétiche de cette architecte et designer) accentuent la sensation de fraîcheur, les touches de jaune vif intensifient l'effet de la lumière, la présence du noir met en avant les belles mosaïques du sol... Et puis le rotin, matière chère à India Mahdavi, dispersé dans l'hôtel par touches, évoque indiscutablement l'été. 


Fauteuils 60's, corbeilles et miroirs fantaisie sont la signature ludique et ensoleillée de son travail.




























jeudi 11 juillet 2013

San Pellegrino


Bath, Baden Baden, Karlovy Vary, Marienbad, parfois je me dis que mon carnet de voyages est digne de celui de Thomas Mann! Ce WE, un beau mariage en Italie m'a permis de rajouter à la liste, la ville thermale de San Pellegrino, à quelques kilomètres du lieu des festivités.

Emouvant de découvrir les sources de cette eau pétillante synonyme de Dolce Vita (et de Fooding : accompagnant, depuis les débuts, tous les "Grands Foodings" organisés de Paris à Brooklyn et donnant naissance au prestigieux concours World's 50 Best) et de retrouver  dans la ville, tous les éléments qui rendent ce type de lieu de villégiature aussi beau que mélancolique : motifs Art Nouveau, façades Lyberty, funiculaire de 1909, somptueux Casino, salon de thé raffiné... Distractions et vie mondaine irrémédiablement liées pour atténuer le voile de chagrin des cures et des repos forcés.

Un voyage fait pour remonter le temps : jusqu'au début du XIXème, lorsque l'aristocratie européenne s'y pressait pour se montrer et s'oxygéner, en échappant à l'agitation de Milan, à tout juste 70 km de là, mais aussi à celle de Trieste l'Autrichienne...

Aujourd'hui l'impressionnant Grand Hôtel de 1906, est endormi, dans l'attente, je l'espère, d'un repreneur. Depuis la rive, les colosses de ses façades ont vu l'entreprise locale grandir et les enseignes publicitaires se propager en ville. 

A ne pas râter, à deux pas de la gare, l'étoile rouge vive de la petite station de bus aux lignes Streamline...





















Si vous aimez San Pellegrino vous aimerez peut-être Mitteleuropa par Wes Anderson 


Crédit photos // SLAVIA VINTAGE

Frances Ha /Noah Baumbach


Le charme nonchalant de Frances Ha. Anti-héroine dont l'univers, à mi-chemin entre Manhattan et Girls, émeut. Avec humour, et maladresse Frances se débat dans un NY en noir et blanc pour ne pas passer à côté de la vie et accéder à l'âge adulte. Hommage à la Nouvelle Vague mais aussi film générationnel  tendre et lucide.

Et dans les valises de Frances, de collocation en collocation, une simple chaise à structure tubulaire... essentielle.



jeudi 4 juillet 2013

L'âge d'or des cinémas : Le Grand Rex, Le Louxor et La Pagode - Paris


Pour trouver à Paris un peu de fraîcheur quel meilleur choix que 3 salles mythiques pour allier émotions cinématographiques, "Légende" et climatisation!

Tout d'abord, Le Grand Rex avec son immense façade Streamline et son allure de Radio City Hall...




Lors de son ouverture, le  le 8 décembre 1932, une foule élégante en smoking et robes strassées s’y presse.  Pour le Paris-Soir il s'agit « du plus beau temple jamais élevé à la gloire du cinéma. » : la grandeur de la scène du music Hall impressionne, ainsi que  le plafond étoilé de sa salle atmosphérique.

Ouvreurs aux gants blancs, lumières, palmiers et spectacles de claquettes magnifient la naissance de cette salle,  réussite de style « méditerranéo-antique » et extravagance du producteur Jacques Haïk... qui finira malheureusement ruiné.




La Deuxième Guerre mondiale n'épargnera pas le Rex. Le Palace est  requisitionné par les allemands pour divertir les troupes. Mais à la Libération, le cinéma américain ré-envahit les salles et avec lui, c'est le retour des grandes comédies musicales, des stars et des grandes avant-premières comme celle du film « Les Oiseaux » en 1963. Aujourd'hui encore, le Rex est une salle idéale pour découvrir les productions américaines, entouré de l'effervescence des Grands Boulevards et d'une mise en scène remémorant les lancements des classiques du 7ème Art.




Puis au carrefour de La Chapelle et Barbés, se trouve Le Louxor, ré-ouvert il y a juste quelques mois, avec sa façade néo-égyptienne restaurée, composée de têtes de pharaons, scarabés et mosaïques étincelants noir, or et bleu cobalt.





Son inauguration en 1921 sera aussi un véritable succès, avec ses 1200 places, son grand orchestre accompagnant les films muets et son décor oriental majestueux, très en vogue à l'époque - le prestigieux film "Cleopatra", tourné en 1917 par la Fox, ayant marqué les esprits.

Cette immense salle saura évoluer avec l'arrivée du parlant et plus tard, dans les années 50, en diffusant peplums, films noirs et séries B.


Dans les années 70, le Louxor, suit l'évolution démographique du quartier et le changement des mentalités, en orientant de nouveau sa programmation. Il propose des films indiens et arabes en version originale. En 1976 d'ailleurs, un film secoue le Louxor : "Les Chroniques des années de braise" de Mohammed Lakhda-Haminar (palme d'or au Festival de Cannes). Traitant de la Révolution algérienne de 1954, chaque projection suscite des fortes tensions dans la salle.






Dans les années 80, la salle est rachetée par le Groupe Tati qui espère y installer un magasin mais la protection du bâtiment par les Monuments historiques empêche le projet. Le Louxor ne diffuse plus de films et devient une boîte de nuit jusqu'en 1987. C'est alors que la salle ferme ses portes jusqu'en 2013.

Aujourd'hui ce cinéma mythique a retrouvé sa splendeur d'antan avec son bar au style Art Déco, le plafond étoilé de la dépaysante salle "Vallée des Rois" et le style néo-égyptien de la grande salle "La Pharaonne". Un passage obligé pour tout cinéphile venu y goûter l'émotion de la Rose Pourpre du Caire... 





Et finalement La Pagode avec son architecture japonisante et son jardin oriental.




Cette salle n’était pas l’origine un cinéma  mais  une salle de réception offerte en 1896 par le directeur du Grand magasin Le Bon Marché, François Emile Morin à son épouse, passionée par l’Extrême Orient (qui le quittera néanmoins pour son associé l’année même de l’inauguration…).

Ses décors et ses fresques impressionneront les parisiens invités aux somptueuses réceptions, jusqu’en 1927. La salle est alors fermée pendant une période de 5 ans.


En 1931, Les portes de la Pagode s’ouvrent enfin au public. La salle de bal devient salle de cinéma et commence ainsi son engagement cinéphilique. Elle devient une des premières salles d’art et d’essai de Paris et participe activement, dans les années 60, à la Nouvelle Vague. On y diffuse Truffaut, Rohmer, Bunuel, Bergman...

Aujourd'hui, on s' y presse encore pour découvrir le dernier Asghar Farhadi tout en prenant un verre à l'ombre des bambous. 

Le Rex, Le Louxor et La Pagode sont des oasis dans la ville et des salles uniques qui prolongent le plaisir du cinéma bien au-delà de l'écran...





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Crédit photos // SLAVIA VINTAGE