Pour trouver à Paris un peu de fraîcheur quel meilleur choix que 3 salles mythiques pour allier émotions cinématographiques, "Légende" et climatisation!
Tout d'abord, Le Grand Rex avec son immense façade Streamline et son allure de Radio
City Hall...
Lors de son ouverture, le le
8 décembre 1932, une foule élégante en smoking et robes strassées s’y
presse. Pour le Paris-Soir il s'agit
« du plus beau temple jamais élevé à la gloire du cinéma. » : la
grandeur de la scène du music Hall impressionne, ainsi que le plafond étoilé de sa salle atmosphérique.
Ouvreurs aux gants blancs, lumières,
palmiers et spectacles de claquettes magnifient la naissance de cette salle, réussite de style
« méditerranéo-antique » et extravagance du producteur Jacques Haïk... qui finira malheureusement ruiné.
La Deuxième Guerre mondiale n'épargnera pas le Rex. Le Palace est requisitionné par les allemands pour divertir
les troupes. Mais à la Libération, le cinéma américain ré-envahit les
salles et avec lui, c'est le retour des
grandes comédies musicales, des stars et des grandes avant-premières comme celle du film « Les Oiseaux » en 1963. Aujourd'hui encore, le Rex est une salle idéale pour découvrir les productions américaines, entouré de l'effervescence des Grands Boulevards et d'une mise en scène remémorant les lancements des classiques du 7ème Art.
Puis au carrefour de La Chapelle et Barbés, se trouve Le Louxor, ré-ouvert il y a juste quelques mois, avec sa façade néo-égyptienne restaurée, composée de têtes de pharaons, scarabés et mosaïques étincelants noir, or et bleu cobalt.
Son inauguration en 1921 sera aussi un véritable succès, avec ses 1200 places, son grand orchestre accompagnant les films muets et son décor oriental majestueux, très en vogue à l'époque - le prestigieux film "Cleopatra", tourné en 1917 par la Fox, ayant marqué les esprits.
Cette immense salle saura évoluer avec l'arrivée du parlant et plus tard, dans les années 50, en diffusant peplums, films noirs et séries B.
Dans les années 70, le Louxor, suit l'évolution démographique du quartier et le changement des mentalités, en orientant de nouveau sa programmation. Il propose des films indiens et arabes en version originale. En 1976 d'ailleurs, un film secoue le Louxor : "Les Chroniques des années de braise" de Mohammed Lakhda-Haminar (palme d'or au Festival de Cannes). Traitant de la Révolution algérienne de 1954, chaque projection suscite des fortes tensions dans la salle.
Dans les années 80, la salle est rachetée par le Groupe Tati qui espère y installer un magasin mais la protection du bâtiment par les Monuments historiques empêche le projet. Le Louxor ne diffuse plus de films et devient une boîte de nuit jusqu'en 1987. C'est alors que la salle ferme ses portes jusqu'en 2013.
Aujourd'hui ce cinéma mythique a retrouvé sa splendeur d'antan avec son bar au style Art Déco, le plafond étoilé de la dépaysante salle "Vallée des Rois" et le style néo-égyptien de la grande salle "La Pharaonne". Un passage obligé pour tout cinéphile venu y goûter l'émotion de la Rose Pourpre du Caire...
Et finalement La Pagode avec son architecture japonisante et son jardin oriental.
Cette salle n’était pas l’origine un cinéma mais une salle de réception offerte en 1896 par le directeur du Grand magasin Le Bon Marché, François Emile Morin à son épouse, passionée par l’Extrême Orient (qui le quittera néanmoins pour son associé l’année même de l’inauguration…).
Ses décors et ses fresques impressionneront les parisiens invités aux somptueuses réceptions, jusqu’en 1927. La salle est alors fermée pendant une période de 5 ans.
En 1931, Les portes de la Pagode s’ouvrent enfin au public. La salle de bal devient salle de cinéma et commence ainsi son engagement cinéphilique. Elle devient une des premières salles d’art et d’essai de Paris et participe activement, dans les années 60, à la Nouvelle Vague. On y diffuse Truffaut, Rohmer, Bunuel, Bergman...
Aujourd'hui, on s' y presse encore pour découvrir le dernier Asghar Farhadi tout en prenant un verre à l'ombre des bambous.
Le Rex, Le Louxor et La Pagode sont des oasis dans la ville et des salles uniques qui prolongent le plaisir du cinéma bien au-delà de l'écran...
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Crédit photos // SLAVIA VINTAGE
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