La pinède, une villa en Méditerranée, un soleil éblouissant et la confusion des sentiments de "Bonjour tristesse" entre nonchalance, oisiveté, jeux troubles et remords. Cécile et l'été de ses 17 ans : extraits.
"Les premiers jours furent éblouissants. Nous passions des heures sur la plage, écrasés de chaleur, prenant peu à peu une couleur saine et dorée (...).
Dès l'aube, j'étais dans l'eau, une eau fraîche et transparente où je m'enfouissais, où je m'épuisais en des mouvements désordonnés pour me laver de toutes les ombres, de tous les poussières de Paris.
Je m'allongeais dans le sable, en prenais une poignée dans ma main, le laissais s'enfuir de mes doigts en un jet jaunâtre et doux, je me disais qu'il s'enfuyait comme le temps, que c'était une idée facile et qu'il était agréable d'avoir des idées faciles. C'était l'été."
Bonjour tristesse, Françoise Sagan
Couverture édition : Penguin
"Deux jours passèrent: je tournais en rond, je m'épuisais (...) Je mettais même une certaine complaisance à me poser des questions insolubles, à me rappeler les jours apposés, à craindre ceux qui suivraient.
Il faisait très chaud : ma chambre était dans la pénombre, les volets clos mais cela ne suffisait pas à écarter une pesanteur, une moiteur de l'air insupportables. Je restais sur mon lit, la tête renversée, les yeux au plafond, bougeant à peine pour retrouver un morceau de drap frais.
Je ne dormais pas mais je me mettais sur le pick up au pied de mon lit des disques lents, sans mélodie, juste cadencés. Je fumais beaucoup, je me trouvais décadente et cela me plaisait. Mais ce jeu ne suffisait pas à m'abuser: j'étais triste, désorientée."
Bonjour tristesse, Françoise Sagan
Couverture édition : Harper Perennial/Modern Classics
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Crédit photos // SLAVIA VINTAGE
Image du film Bonjour Tristesse
(adaptation réalisée par Otto Preminger
1958 : Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg)
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