D'autant plus que cette fois-ci, Wes Anderson plonge au coeur même de l'univers de SLAVIA VINTAGE, celui de la Mitteleuropa marquée par les Grands Cafés, la chute de l'Empire Austro-hongrois, les Avant-gardes, les thermes et les bains... Sachant la capacité de ce réalisateur à enrichir ses films d'un nombre infini de détails et de références, je sais déjà d'avance qu'une seule séance ne suffira pas!
Car "The Grand Budapest Hotel" c'est des dizaines de personnages, un rythme effréné s'inspirant de celui des comédies Hollywoodiennes des années 30 (la bande annonce est déjà une belle introduction!) et des décors somptueux et fantasques recréant la richesse des Grands Hotels d'Europe Centrale, qui ont aujourd'hui retrouvé pour la plupart leur lustre d'antan: le Grand Hôtel Pupp à Karlovy Vary, le Gellert et le Grisham à Budapest, l'Hôtel Pariz à Prague, pour n'en citer que quelques-uns...
Affiche de "The Grand Budapest Hotel" Peter Strain
Pour l'heure, davantage qu'à Zweig, je ne peux m'empêcher de penser (comme le journaliste Didier Péron, dans l'article adjacent "Il était un fois dans Wes") à Joseph Roth. Pas uniquement au sublime roman "La Marche de Radetzky" qu'évoque le journaliste, mais à "Hotel Savoy", un de mes récits préférés, relatant la vie d'un Grand Hôtel, véritable microcosme social où se croisent, rêveurs, fauchés, anciens prisonniers, révolutionnaires déçus, puissants et démunis...
Un hôtel sis quelque-part à l'Est, "aux portes de l'Ouest", dans une région incertaine qui peut aussi bien être la Zubrowka imaginée par Anderson (un soir de beuverie sans doute), que la Galicie, cette contrée disparue à l'Ouest de l'Ukraine que les évènements qui s'y déroulent ces jours-ci rappellent à notre souvenir : c'est dans cette ancienne province de l'Empire Austro-Hongrois, que se trouve le foyer des révolutionnaires pro-européens : le vrai confin de l'Europe, en somme...
Car "The Grand Budapest Hotel" c'est des dizaines de personnages, un rythme effréné s'inspirant de celui des comédies Hollywoodiennes des années 30 (la bande annonce est déjà une belle introduction!) et des décors somptueux et fantasques recréant la richesse des Grands Hotels d'Europe Centrale, qui ont aujourd'hui retrouvé pour la plupart leur lustre d'antan: le Grand Hôtel Pupp à Karlovy Vary, le Gellert et le Grisham à Budapest, l'Hôtel Pariz à Prague, pour n'en citer que quelques-uns...
Affiche de "The Grand Budapest Hotel" Peter Strain
"Le projet consistait à relater le climat d'une époque sans m'astreindre à en reproduire les signes de reconnaissance et les surfaces. J'aimais l'idée de m'appuyer sur énormément d'éléments disparates et de les combiner pour produire l'apparence d'un pur objet de fantaisie et de fiction... tout comme j'ai opéré avec mes sources littéraires.(...)
The Grand Budapest Hotel ne se réfère à aucun livre de Zweig en particulier, mais j'ai puisé chez lui plusieurs choses essentielles. D'abord un cadre historique, ce contexte de crépuscule d'une Europe et d'une certaine culture européenne qui meurt à l'orée des années 40. Bien que mon récit se situe en 1932, il amalgame en quelque sorte les deux Guerres Mondiales et décrit les mutations qui s'enclenchèrent avec elles (…).
Un certain nombre d'idées relatives à cet aspect, et même plusieurs répliques du film puisent ainsi directement dans les mémoires de Zweig , Le Monde d'hier : souvenirs d' un Européen. "
Un certain nombre d'idées relatives à cet aspect, et même plusieurs répliques du film puisent ainsi directement dans les mémoires de Zweig , Le Monde d'hier : souvenirs d' un Européen. "
Extraits interview de Wes anderson
réalisée par Julien Gester
Libération mercredi 26 février
Pour l'heure, davantage qu'à Zweig, je ne peux m'empêcher de penser (comme le journaliste Didier Péron, dans l'article adjacent "Il était un fois dans Wes") à Joseph Roth. Pas uniquement au sublime roman "La Marche de Radetzky" qu'évoque le journaliste, mais à "Hotel Savoy", un de mes récits préférés, relatant la vie d'un Grand Hôtel, véritable microcosme social où se croisent, rêveurs, fauchés, anciens prisonniers, révolutionnaires déçus, puissants et démunis...
Dans les étages du haut vivent les "sans le sou" qui ne peuvent pas payer leurs factures, dans les étages inférieurs les hôtes les plus aisés... Et au coeur de ce dispositif se trouvent un ascenseur et son groom. Tout cela dans une atmosphère nostalgique et inquiète, traduisant l'âme de son auteur...
Hotel Savoy Collection L'Imaginaire (n° 183), Gallimard
Un hôtel sis quelque-part à l'Est, "aux portes de l'Ouest", dans une région incertaine qui peut aussi bien être la Zubrowka imaginée par Anderson (un soir de beuverie sans doute), que la Galicie, cette contrée disparue à l'Ouest de l'Ukraine que les évènements qui s'y déroulent ces jours-ci rappellent à notre souvenir : c'est dans cette ancienne province de l'Empire Austro-Hongrois, que se trouve le foyer des révolutionnaires pro-européens : le vrai confin de l'Europe, en somme...
Bref, sans le savoir, mon cinéaste (vivant) préféré a réussi à rendre à la fois un bel hommage à cette Europe Centrale passionnante, source d'inspiration première de Slavia Vintage, et à nous proposer un film d'une troublante actualité!
Images provenant du site officiel "The Grand Budapest Hotel"
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The Grand Budapest Hotel
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